Chère golfeuse, Cher golfeur,
Chère dirigeante de club, Cher dirigeant de club,
Chères et Chers bénévoles,
Chers acteurs professionnels de la filière golf,
Comme tous, nous avons pu être surpris, à la suite des annonces du chef de l’État et du Premier ministre, de voir notre pays entrer dans une nouvelle phase de confinement.
Anticipant, sur l’impact qu’auraient ces mesures sur nos activités, au cours des dernières semaines nous avions multiplié les échanges avec le ministère chargé des Sports ainsi qu’avec nos contacts institutionnels à Matignon et à l’Elysée, pour faire en sorte que le golf, comme d’autres sports de plein air, puisse continuer d’être pratiqué, malgré les restrictions de déplacement que pouvait imposer le contexte sanitaire.
J’ai écrit personnellement au Premier ministre et aux ministres concernés, Économie, Finances et Relance, Éducation nationale, Jeunesse et Sports ainsi qu’à la ministre déléguée en charge des Sports dans cet objectif.
Malheureusement, la forte reprise épidémique avec des contaminations comprises entre 40 000 et 50 000 nouveaux cas par jour, a amené les autorités à prendre des mesures drastiques et à privilégier la limitation la plus forte possible de circulation du virus, avec pour conséquence, un nouveau confinement et l’interdiction de la pratique sportive de plein air, dont le golf, mais également des sports en salle. Seule une activité individuelle limitée à une heure par jour dans un rayon d’un kilomètre autour de chez soi, reste autorisée.
Nous pouvons concevoir que la fermeture brutale des clubs de golf entraine chez les joueurs ou les dirigeants de structure une forme d’incompréhension et de colère. Il nous faut collectivement maitriser ces sentiments, parfois agressifs, si nous voulons nous donner le maximum de chances de retrouver rapidement le chemin des fairways. Nous pratiquons un sport dont les valeurs sont reconnues par tout le monde, souvent avec envie. Le respect tant d’autrui que des règlements, de l’étiquette et l’humilité, font qu’il est aujourd’hui de notre devoir de faire preuve de solidarité et de bon sens.
Exposer les membres de son club à une amende, se voir imposer une fermeture administrative, n’aidera personne et n’apportera aucune amélioration.
Bien au contraire, de telles attitudes pénaliseront l’ensemble de la communauté du golf à l’heure de la reprise de l’activité.
Pour l’avoir vécu au cours des mois de mars et avril derniers, les équipes fédérales sont à nouveau particulièrement mobilisées pour sensibiliser les pouvoirs publics à la cause du golf et du sport de plein air.
Vous avez pu constater le travail accompli avec l’autorisation de retour à la pratique dès le 11 mai dernier. Alors, pourquoi voulez-vous que cette grande implication à défendre les intérêts des clubs et des licenciés ne soit plus de mise aujourd’hui ?
La Fédération n’a jamais eu pour habitude d’abandonner ses clubs et ses licenciés lors des dossiers délicats que nous avons traités pour vous et avec vous.
Nous avons souvent poursuivi seuls alors que d’autres fédérations avaient levé le pied sur ces sujets.
Il semble en effet peu probable, compte tenu de la gravité de situation sanitaire, que notre gouvernement cède à des injonctions. Il est plus vraisemblable qu’un discours argumenté, pédagogique et responsable, comme nous le faisons toujours, soit plus efficace pour convaincre les pouvoirs publics de nous laisser retrouver nos golfs qui savent garantir le respect des protocoles sanitaires.
Notre Premier ministre, Jean Castex, est un fin connaisseur du sport. Il connait les vertus du sport en général et du nôtre en particulier. Avant de prendre ses fonctions au sein du gouvernement, il était d’ailleurs le Président de l’Agence Nationale du Sport.
Avec Pascal Grizot, notamment dans le cadre de l’accueil de la Ryder Cup, nous avons eu l’occasion de travailler à ses côtés, ainsi qu’avec notre ministre déléguée en charge des Sports, Madame Roxana Maracineanu.
Ils apprécient notre sport et comptent parmi les acteurs publics qui nous aident beaucoup à développer sa pratique.
Je suis convaincu qu’ils mettent en œuvre tout ce qui est leur en pouvoir pour permettre une reprise aussi rapide que possible des activités sportives de plein air.
Nous le voyons, d’autres pays ont d’ores et déjà pris des décisions comparables à la France. Ainsi, en Irlande et au Pays de Galles, pays au sein desquelles la pratique du golf compte parmi les pratiques sportives les plus populaires, le reconfinement du pays s’est également accompagné de la fermeture des golfs ou bien encore des terrains de tennis. L’Angleterre, la Belgique, l’Autriche, ou encore la Grèce ainsi que d’autres pays européens s’apprêtent à prendre des mesures comparables, privant les joueurs de l’accès aux terrains de golf.
Dans tous ces pays, ce n’est jamais le golf, en tant que tel, qui est visé, mais la limitation des déplacements et des interactions sociales. Cette logique, s’applique ainsi à de nombreux sports.
Il n’a du reste échappé à personne, et pas même aux autorités publiques, que la pratique du golf n’était pas en tant que telle, un vecteur de propagation du virus. D’ailleurs de nombreuses études scientifiques en attestent. C’est précisément ce que nous avons réussi à démontrer en travaillant étroitement avec les autorités publiques et les autorités de santé, au printemps dernier. C’est ainsi que le golf avait compté parmi les premiers sports à pouvoir reprendre dès le 11 mai dernier.
En complément des courriers précités et des échanges quotidiens avec les différents acteurs publics, la ffgolf, aux côtés des groupements professionnels de la filière golf, a entrepris dès la semaine dernière un ensemble d’actions visant à permettre la reprise du jeu, dans les meilleurs délais. Nous travaillons en étroite collaboration avec nos conseils et les cabinets ministériels pour préparer cette reprise. Les clubs ont démontré leur capacité à mettre en œuvre un protocole sanitaire strict lors du déconfinement en mai dernier. Cet état de fait constitue un important gage de sérieux vis-à-vis du gouvernement.
Nous sommes également pleinement conscients de la difficile situation à laquelle sont confrontés nos gestionnaires de club sur le plan économique et social. Comme nous avons pu le faire lors du premier confinement, nous veillons à ce que les clubs de golf puissent bénéficier des aides et compensations auxquelles ils peuvent prétendre, compte tenu de la perte d’activité qu’engendre cette nouvelle fermeture administrative.
De plus, dès le mois d’avril dernier et à différentes reprises, la Fédération a pris contact avec le ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, Monsieur Bruno Lemaire, ainsi qu’avec les services de l’État concernés par ces sujets afin de demander la création d’un fonds de solidarité spécifique au golf. Nous poursuivrons dans cette voie en mesurant l’impact économique de la crise que nous traversons, pour nos golfs à travers des enquêtes menées auprès des gestionnaires de club en étroite collaboration avec nos groupements professionnels.
Nous appelons dès à présent à la bienveillance et à la solidarité des joueurs vis-à-vis de leurs clubs qui vivent pour la deuxième fois dans la même année une fermeture de leurs établissements. Nous avons tous besoin de nos clubs !
Comme toujours, nous vous tiendrons informés de nos travaux et de toute évolution de la situation.
Enfin, je lis ici ou là, qu’il faudrait « punir » la Fédération pour ne pas avoir réussi à faire en sorte que le golf soit épargné par les mesures de confinement, en ne renouvelant pas sa licence en 2021. Je trouve ce procédé assez déloyal.
En effet, il me semble tout à fait discutable de tenir la Fédération responsable du fait que les golfs ne puissent être ouverts, alors qu’un confinement strict a été décidé par le gouvernement et que tous les sports sont logés à la même enseigne.
Ce ne sont pas les golfs qui sont explicitement visés par les mesures gouvernementales mais les Établissements recevant du public en plein air (ERP-PA).
La Fédération a agi avec pertinence au printemps dernier en permettant aux clubs de rouvrir dès le 11 mai lors de la première phase du déconfinement. Pour ce faire, elle a mobilisé des moyens importants. Ironie du sort, certains voudraient désormais la priver de moyens, alors qu’ils appellent à la réouverture « immédiate » des clubs.
Ce raisonnement peut paraitre paradoxal !
Nous sommes une fédération sportive qui soutient ses clubs dans un cadre légal pour rester légitime dans nos revendications.
Nous savons combien vous êtes attachés à la pratique du golf. Nous savons aussi toutes les qualités dont notre sport regorge et notamment ses bienfaits sur la santé physique comme mentale, son intégration dans un environnement naturel, ou encore ses bienfaits sur la socialisation pour tous les âges et tous les publics. C’est en continuant de le démontrer, en faisant preuve de responsabilité, de solidarité et de bon sens, dans ces moments difficiles pour notre pays, que nous ferons grandir notre sport.